Laudato Si’ – Crise et conséquences de l’anthropocentrisme moderne
« L’anthropocentrisme moderne (tout centré sur l’homme), paradoxalement, a fini par mettre la raison technique au-dessus de la réalité, parce que l’être humain n’a plus le sentiment ni que la nature soit une norme valable, ni qu’elle lui offre un refuge vivant. » Aussi, « quand on ne reconnaît pas, dans la réalité même, la valeur d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne vivant une situation de handicap, on écoutera difficilement les cris de la nature elle-même. Tout est lié. Si l’être humain se déclare autonome par rapport à la réalité et qu’il se pose en dominateur absolu, la base même de son existence s’écroule… l’homme se substitue à Dieu et ainsi finit par provoquer la révolte de la nature. »
Le problème du relativisme pratique : « Un anthropocentrisme dévié donne lieu à un style de vie dévié… Tout ce qui ne sert pas aux intérêts personnels immédiats est privé d’importance. » Ainsi, « S’il n’existe pas de vérités objectives ni de principes solides hors de la réalisation de projets personnels et de la satisfaction de nécessités immédiates, quelles limites peuvent alors avoir la traite des êtres humains, la criminalité organisée, le narcotrafic,…C’est la même logique du « utilise et jette ». Lorsque la culture ne reconnaît plus aucune vérité objective, les lois sont comprises uniquement comme des impositions arbitraires et comme des obstacles à contourner. »
La nécessité de préserver le travail : « il est nécessaire que l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail pour tous. » En effet, « Une liberté économique seulement déclamée, tandis que les conditions réelles empêchent beaucoup de pouvoir y accéder concrètement, devient un discours contradictoire qui déshonore la politique. »
L’innovation biologique à partir de la recherche : « il est préoccupant que certains mouvements écologiques qui défendent l’environnement et exigent avec raison certaines limites à la recherche scientifique, n’appliquent pas parfois ces mêmes principes à la vie humaine. »
Frère Vincent Marie
