Pour que la vie de Dieu soit donnée, l’Esprit suscite des messagers. La parole qui leur est confiée est appelée « Evangile », et voici ce qu’en écrit Benoît XVI :
« Récemment le mot Évangile a été traduit par l’expression ‘bonne Nouvelle’. Elle sonne bien à l’oreille, mais reste très en deçà de la dimension qu’a le mot « Évangile ». Ce terme renvoie au langage des empereurs romains qui se considéraient comme les maîtres du monde, ses sauveurs et ses rédempteurs. Les messages de l’empereur portaient le nom d’« évangiles», indépendamment du fait que leur contenu soit joyeux et agréable. L’idée sousjacente était que ce qui émane de l’empereur est un message salvifique, non pas une simple nouvelle, mais une transformation du monde allant dans le sens du bien.
Si les évangélistes reprennent ce mot, c’est parce qu’ils veulent dire que ce que les empereurs, qui se font passer pour dieu, prétendent à tort, se réalise ici réellement : un message délivré en toute autorité, qui est réalité et non simple discours. »
Voilà donc pour le message: une parole divine, donc réellement capable de transformer ceux qui l’accueillent. Mais qui sont ceux-là ? Les pauvres nous dit l’Esprit-Saint. Comme Marie le proclame : « Il s’est penché sur son humble servante ». Dire les pauvres, c’est affirmer que personne n’est exclu, que ce ne sont pas les qualités personnelles qui rendent dignes de recevoir ce message… sinon l’humilité de celui qui se reconnaît petit et qui cherche.
Bonheur à nous si nous annonçons l’Evangile (cf. 1 Co 9,16), si nous appelons l’Esprit et nous rendons disponibles, afin qu’il nous envoie auprès de tous ces petits et ces chercheurs, et nous fasse serviteurs d’un message plus grand que nous et confiants dans la puissance qu’il porte en lui-même.
Frère François